«Et
comprendre que, peut-être, aimer est autre chose. C'est se sentir
léger et libre. C'est savoir qu'on ne prétend pas au cœur de
l'autre, il ne nous est pas dû, on n'y a pas droit par contrat. Il
faut le mériter chaque jour. Et le lui dire. Lui dire à lui. Et
comprendre en écoutant ses réponses qu'il faut peut-être changer.
Il faut partir pour retrouver la voie.»
*
«-Dis-toi,
plutôt, que je vis un moment de rare bonheur. D'ailleurs, j'ai peur
qu'en le disant ça s'échappe...»
*
«-Chaque
instant qui passe est une histoire... Ensuite, tout dépend de ce que
tu décides d'en faire.»
*
«Mais
d'un coup, il pense au Petit Prince. Et ça l'inquiète un peu.
Mince. Est-ce que je serais en train de faire comme le renard? Je me
laisserais dresser? C'était comment ce passage, déjà? «Tu
t'assoiras d'abord un peu loin de moi. Je te regarderai du coin de
l'œil et tu ne diras rien […]. Le langage est source de
malentendus. Mais chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près.
[…]. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi,
dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure
avancera, plus je me sentirai heureux. À quatre heures, déjà, je
m'agiterai et m'inquièterai; je découvrirai le prix du bonheur!
Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure
m'habiller le cœur... Il faut des rites.» C'est vrai, il faut des
rites. Et moi, je suis déjà en train d'attendre un texto d'elle?»
*
«Tu
sais que j'ai oublié ce que signifie s'endormir le cœur en paix. Il
y a des millions d'années, je m'endormais quand j'en avais envie et
je me réveillais quand j'étais suffisamment reposé. Maintenant, je
bondis à la première sonnerie du réveil... Je me demande pourquoi
je l'ai fait et je réponds: pour toi... Il y a longtemps, je voulais
devenir célèbre, mais aujourd'hui la gloire ne m'importe plus. Tout
ce que je veux, c'est toi. Je te désire plus que la nourriture, les
vêtements, la célébrité. Je rêve de poser ma tête sur ton torse
et dormir pendant un milliard d'années.»
*
«Il
y a des souvenirs que ça n'a pas de sens de partager, même avec un
ami. Même s'ils font mal. Même s'il sont douloureux. Voilà, on
pourrait dire ça: en amour, la douleur est proportionnelle à la
beauté de l'histoire qu'on a vécue. Jolie maxime.»
*
«Mais
il n'y a pas de joie. Il n'y a pas de frisson. Il n'y a rien.
Silence. Peur. Obscurité. Alors elle pleure de rage. Elle pleure
parce qu'elle ne ressent pas ce qu'elle devrait. Elle pleure parce
que parfois ce n'est la faute de personne, tu voudrais ne faire de
mal à personne mais tu te sens méchante, ingrate. Des questions,
trop de questions pour cacher la seule vérité qu'elle sait déjà.
Mais l'admettre, c'est autre chose. L'admettre, ça signifie prendre
un virage et changer de route. Elle se cherche, elle se regarde dans
le miroir, mais elle ne se trouve pas. C'est une autre qu'elle voit.»
*
«Parce
que l'amour n'est pas et ne peut pas être de la simple affection. Ce
n'est pas de l'habitude ou de la gentillesse. L'amour est folie,
c'est le cœur qui bat à deux cents à l'heure, la lumière qui
descend le soir quand le soleil se couche, l'envie de se lever le
matin juste pour se regarder dans les yeux. L'amour est ce cri qui
l'appelle et lui fait comprendre qu'il faut changer. Lui. Elle se
rappelle les moments vécus ensemble, les choses qu'il lui a toujours
dites, son visage. Mais nous ne savons pas parler. Nous ne nous
faisons pas de bien.»
*
«L'homme
s'adapte à tout. Il surmonte la douleur, conclut des histoires,
recommence, oublie, finit même par atténuer les grandes passions.
Mais parfois, il suffit d'un rien pour comprendre que cette porte n'a
jamais été fermée à clé.»
*
«Tout
a l'air de se dérouler comme d'habitude. Le même rythme. Toum.
Toum. Les mêmes conversations. Toum. Toum. Toum. Mais soudain, tout
ralentit. Tout semble terriblement inutile. Alessandro les regarde,
regarde autour de lui. Il voit tout le monde parler, des gens rire,
des serveurs se déplacer. Beaucoup de bruit, mais aucun bruit réel.
Du silence. Comme s'il flottait, comme s'il manquait quelque chose.
Tout. Et Alessandro comprend. Il a disparu. Ce moteur a disparu, le
vrai, celui qui fait tout avancer, qui te fait voir la connerie des
gens, la stupidité, la méchanceté, et bien d'autres choses, mais
toujours avec le bon degré de détachement. Ce moteur qui te donne
la force, la rage, la détermination. Ce moteur qui te donne une
raison de rentrer chez toi, de chercher un autre grand succès, de
travailler, de suer pour atteindre la ligne d'arrivée.»
*
«Il
lui semble que la vie a soudain un sens et que tout ce qu'il a fait
jusqu'ici, il l'a fait pour en arriver là. Dans ce nouveau paradis,
destination bonheur.»
*
«C'est
vrai, quand on tombe amoureux, c'est beau d'être stupide... Mais le
problème, c'est qu'on ne s'en aperçoit pas, on ne s'en rend pas
compte...»